Un prix affiché en points de fidélité, un contrat d’assurance-vie exprimé en parts de fonds, un tarif immobilier noté en mètres carrés : la monnaie officielle n’est pas toujours la seule référence de mesure des valeurs. Dans certains secteurs, une unité de compte alternative permet de suivre la performance d’un actif ou de calculer une récompense.
Certains dispositifs réglementaires imposent l’usage d’unités de compte spécifiques, tandis que des entreprises ou institutions créent leurs propres référentiels pour répondre à des besoins précis. L’usage de ces unités modifie la perception de la valeur et influence la gestion des risques.
L’argent comme unité de compte : comprendre ce concept fondamental
La monnaie, en tant qu’unité de compte, façonne la manière dont l’économie s’organise et fonctionne. Elle offre un repère commun pour mesurer, additionner ou comparer la valeur des biens, des services et même des dettes. Sans cette référence partagée, impossible d’établir des comptes précis, de fixer un prix cohérent ou de calculer la valeur d’un patrimoine. La monnaie fiduciaire, billets et pièces, et la monnaie scripturale, dépôts bancaires, constituent les formes les plus connues, toutes deux encadrées par la banque centrale et les établissements de crédit. Mais la portée de ce concept dépasse ces supports classiques.
Dès que l’on parle d’assurance-vie, le terme unité de compte (UC) prend une signification bien particulière. Un contrat d’assurance-vie propose deux grandes familles de supports :
- le fonds en euros qui protège le capital,
- les unités de compte (UC) où la garantie du capital disparaît.
Dans ce cadre, la valeur du contrat s’exprime en nombre de parts d’UC, chacune évoluant en fonction de la performance des actifs sous-jacents. Cette logique prévaut aussi pour le PER (Plan Épargne Retraite). Ici, l’argent n’est plus une simple référence chiffrée : il se décline en parts, titres ou certificats, selon les supports choisis et le profil de risque de l’épargnant.
Le choix de l’unité de compte n’est pas anodin. Il structure la gestion des contrats, oriente les décisions d’investissements et pèse sur la performance comme sur la préservation du capital. Les fonctions de la monnaie, unité de compte, moyen d’échange, réserve de valeur, prennent alors une dimension concrète à travers ces dispositifs, dévoilant toute la subtilité du système.
À quoi servent les unités de compte ? Exemples concrets et cas d’utilisation
Les unités de compte ouvrent la porte à une gestion d’épargne bien plus souple et personnalisée. Elles permettent d’investir sur une grande diversité de supports, en fonction de ses envies, de son profil d’investisseur ou de ses ambitions patrimoniales. Voici les principales options accessibles :
- actions,
- obligations,
- fonds immobiliers,
- ETF (fonds indiciels cotés).
Dans un contrat assurance-vie multisupport, il devient possible de panacher ces catégories d’actifs selon son goût du risque ou ses besoins à long terme.
Prenons un exemple concret : un particulier souscrit un contrat d’assurance-vie. Il choisit de diversifier la part en unités de compte entre plusieurs classes d’actifs : des OPCVM (SICAV et fonds communs de placement), des ETF qui suivent des indices mondiaux, ou encore des SCPI et OPCI pour s’exposer indirectement à l’immobilier. Les ETF séduisent par leur diversification instantanée et leurs frais allégés. Les SCPI, elles, offrent un accès au marché immobilier sans les contraintes de la gestion locative.
L’assurance-vie en unités de compte répond aussi bien à la préparation de la retraite qu’à la transmission de patrimoine ou à des stratégies d’optimisation fiscale. Selon le mode de gestion, libre ou déléguée,, l’épargnant décide lui-même de ses placements ou confie cette mission à un professionnel. Les profils de gestion sont variés : prudent, équilibré ou dynamique.
Voici quelques cas d’utilisation illustrant la souplesse de ces formules :
- Préparer sa retraite via un PER largement exposé aux unités de compte : l’épargne profite alors du potentiel de croissance des marchés financiers sur le long terme.
- Organiser une succession : l’assurance-vie multisupport facilite la transmission, en ajustant la répartition entre fonds en euros et unités de compte selon la stratégie souhaitée.
Cette flexibilité permet d’adapter sa stratégie d’investissement à la fois à l’évolution des marchés et aux objectifs personnels de chaque épargnant.
Avantages, risques et choix de portefeuilles en unités de compte : ce qu’il faut savoir
La diversification représente l’un des principaux atouts des unités de compte. En répartissant ses investissements entre actions, obligations, immobilier, ETF ou fonds thématiques, on limite l’exposition à un seul risque et on profite du potentiel de plusieurs secteurs et zones géographiques. Les supports immobiliers (SCPI, OPCI), les ETF à faibles frais ou encore le private equity élargissent les possibilités, notamment pour les investisseurs en quête de nouvelles opportunités.
Mais cette ouverture n’efface pas les incertitudes. Le capital investi n’est jamais garanti : sa valeur suit les soubresauts des marchés. Le risque de perte existe réellement, surtout sur des horizons courts ou moyens. Volatilité des bourses, contexte économique mouvant, liquidité parfois limitée de certains actifs comme l’immobilier non coté : autant de paramètres à prendre en compte. À côté, les fonds en euros garantissent le capital mais voient leur rendement s’effriter au fil du temps.
Les frais constituent un autre élément à surveiller. Selon le contrat, ils incluent des frais d’entrée, des frais de gestion et des frais d’arbitrage. Les ETF tirent leur épingle du jeu grâce à leur gestion peu coûteuse. Plusieurs contrats d’assurance-vie en ligne, comme Linxea Spirit 2, Placement-direct Vie, Lucya Cardif, Nalo, Ramify ou Goodvest, offrent un accès large aux unités de compte tout en pratiquant des tarifs compétitifs.
Composer son portefeuille implique de réfléchir à son profil de risque, à son horizon d’investissement et à ses objectifs patrimoniaux. Il faut aussi apprécier sa capacité à supporter la volatilité. Un point à retenir : après huit ans de détention, l’assurance-vie permet de bénéficier d’un abattement fiscal sur les gains, avantage notable pour gérer la fiscalité de son épargne.
À l’heure où la notion d’unité de compte s’étend bien au-delà de la simple monnaie, chaque choix d’investissement devient une prise de position, un reflet de sa vision du risque et de son rapport à la valeur. Derrière chaque part, chaque titre ou certificat, se dessine une stratégie. Reste alors à décider : quelle sera la vôtre ?