Un coefficient de bonus-malus peut grimper, même sans accident responsable : la simple absence de désignation du conducteur lors d’un sinistre suffit parfois à faire pencher la balance. Certaines compagnies, lors d’un changement de voiture ou d’un transfert de contrat, imposent leurs propres règles et bouleversent l’évolution du bonus, sans lien direct avec la conduite passée. D’un assureur à l’autre, les méthodes de calcul varient. Résultat : un même coefficient, mais des montants de prime qui ne se ressemblent pas. Savoir décrypter les étapes du calcul et comprendre l’approche de chaque assureur, c’est se donner les moyens d’éviter les mauvaises surprises lors du renouvellement de son assurance auto.
Le bonus-malus en assurance auto : un indicateur clé pour votre prime
Le bonus-malus agit comme le baromètre de la prime d’assurance auto de chaque conducteur. Ce mécanisme, gravé dans le Code des assurances, module le montant à payer selon les sinistres responsables enregistrés au fil des ans. Toutes les assurances auto sont concernées, qu’il s’agisse d’une voiture, d’un utilitaire ou d’un camping-car. Ce dispositif fonctionne à la fois avec rigueur et clarté, sans place pour l’arbitraire.
Le secret de ce système ? Le coefficient de réduction-majoration (CRM). Chaque année, à la date anniversaire du contrat, l’assureur recalcule ce chiffre en se basant sur les douze derniers mois. Pour tout nouvel assuré, le CRM démarre à 1. Rouler sans provoquer d’accident responsable ? Cela allège le CRM de 5 % tous les ans, jusqu’à atteindre 0,50. Mais la sanction tombe vite : un accident responsable fait grimper le coefficient de 25 %. Le plafond ? 3,50, sans aller plus haut.
Quels véhicules sont concernés ?
Voici les catégories de véhicules touchées ou non par le bonus-malus :
- La majorité des véhicules terrestres à moteur y sont soumis.
- Certains font exception : deux ou trois-roues de moins de 125 cm³, véhicules agricoles, véhicules de collection, matériel forestier, matériel de travaux publics, véhicules d’intérêt général.
Il ne faut pas confondre ce CRM avec le malus écologique, qui ne s’intéresse qu’aux émissions de CO₂ du véhicule. Le bonus-malus assurance, lui, ne s’applique qu’au risque routier et accompagne l’assuré lors d’un changement de voiture ou de compagnie grâce au relevé d’information transmis par l’ancien assureur.
Comment se calcule concrètement le coefficient bonus-malus ?
Le calcul du coefficient bonus-malus (ou CRM) obéit à des règles précises, dictées par le Code des assurances. Tout débute avec un coefficient de 1, attribué d’office lors de la première souscription, notamment pour les jeunes conducteurs.
Chaque année, le jour de l’échéance du contrat, l’assureur examine l’historique de sinistres sur la période écoulée. Douze mois sans accident responsable ? Le CRM recule de 5 % (multiplié par 0,95), ce qui fait baisser la prime d’assurance auto progressivement, jusqu’à atteindre 0,50. Deux décennies de conduite exemplaire divisent ainsi la prime par deux.
En cas d’accident responsable, le coefficient augmente de 25 % (multiplié par 1,25). Pour un sinistre partiellement responsable, l’augmentation se limite à 12,5 % (multiplié par 1,125). Le CRM ne peut jamais dépasser 3,50. Il accompagne l’assuré d’un véhicule à l’autre, d’une compagnie à une autre, ce qui garantit la traçabilité du profil de conduite via le relevé d’information.
Pour mieux visualiser ces variations, voici les principales règles de calcul :
- Bonus annuel : baisse de 5 % par an sans accident responsable (CRM x 0,95)
- Malus accident : hausse de 25 % pour un accident responsable (CRM x 1,25)
- Malus partiel : hausse de 12,5 % pour un accident partiellement responsable (CRM x 1,125)
- Plafonnement : CRM jamais inférieur à 0,50, ni supérieur à 3,50
Un point à retenir : après deux ans sans sinistre responsable, tout CRM supérieur à 1 revient automatiquement à 1. La règle s’applique à tous les conducteurs désignés sur le contrat, y compris le secondaire.
Comprendre l’impact du bonus-malus pour mieux gérer son assurance au quotidien
Le bonus-malus ne se résume pas à une simple formule mathématique. Chaque année, il envoie un signal clair à l’assuré : prudence récompensée ou imprudence sanctionnée. Un accident responsable, et la hausse de prime d’assurance est immédiate. À l’inverse, accumuler les années sans incident fait fondre la facture.
L’effet sur le montant de la prime se fait sentir tout de suite. Un bonus maximal permet de diviser la facture par deux. À l’opposé, un malus peut la faire exploser jusqu’à 250 % du tarif de base. Ce système, strictement encadré par le Code des assurances, oblige à surveiller de près son contrat d’assurance. Il est conseillé de vérifier régulièrement son relevé d’information et de réfléchir à l’impact potentiel d’un sinistre. Le CRM suit chaque assuré, que le véhicule ou l’assureur change : la constance d’une conduite responsable reste la meilleure stratégie.
À noter : le bonus-malus ne s’applique pas à tous les véhicules. Deux-roues de moins de 125 cm³, engins agricoles, matériels forestiers ou voitures de collection passent au travers. Pour ces véhicules, la prime d’assurance automobile dépend d’autres critères, mais la logique reste la même : valoriser la conduite responsable, inciter à la prudence.
Le bonus-malus, c’est la mémoire de la route qui s’invite chaque année dans la vie des conducteurs. Un système qui, loin d’être une simple formalité, façonne concrètement la relation entre l’assuré, son assureur et sa façon de prendre le volant. La prochaine fois que vous recevrez votre relevé, demandez-vous : jusqu’où mon parcours influencera-t-il le montant de ma prime ?