Propriétaires de XRP : identification des détenteurs de la cryptomonnaie

10 ans après le lancement du XRP Ledger, la carte des propriétaires de XRP n’a rien d’une simple répartition arithmétique. Derrière chaque adresse, des stratégies, des paris et parfois des institutions entières. Le paysage des cryptomonnaies est en mouvement constant, mais certaines dynamiques restent tenaces, en particulier sur le réseau XRP.

Des évolutions réglementaires récentes aux mouvements de fonds observés sur les blockchains, la cartographie des détenteurs de XRP, DOT et XLM révèle des dynamiques contrastées. Cette configuration influence la liquidité, la gouvernance et les perspectives de valorisation de ces actifs numériques.

XRP, DOT, XLM : quelles différences fondamentales entre ces cryptomonnaies ?

Dans l’univers foisonnant des cryptomonnaies, Bitcoin et Ethereum captent l’essentiel des projecteurs. Pourtant, XRP, DOT et XLM tracent leur propre sillon et bousculent l’ordre établi. Ces trois cryptos ne jouent pas la même partition.

XRP est le fruit de Ripple Labs. Son terrain de jeu : les paiements internationaux rapides. Grâce au XRP Ledger, les transactions s’exécutent en quelques secondes. Mais cette efficacité a un prix : une part considérable des 100 milliards de tokens initiaux reste verrouillée chez Ripple Labs, soit près de 45 milliards. Cela pèse lourd sur la gouvernance et sur la perception du marché. Avec plus de 27 milliards de dollars de capitalisation et 55,57 milliards de XRP en circulation, le rapport de force est clair :

Voici comment se répartit la propriété sur le réseau :

  • Les 10 plus grandes adresses contrôlent 20,2 % des XRP en circulation
  • Les 50 premières concentrent plus de 60 % de l’ensemble

Changement de décor chez DOT (Polkadot). Ce projet met l’accent sur l’interopérabilité des blockchains. Ici, le mot d’ordre, c’est la gouvernance décentralisée : la propriété des tokens se distribue plus largement, pour accompagner la vision d’un réseau où chaque blockchain peut collaborer avec une autre.

Pour XLM (Stellar), l’objectif est voisin de celui de XRP : fluidifier les échanges et faciliter l’accès aux paiements, en particulier pour les marchés émergents. Le réseau Stellar attire ceux qui veulent bâtir des solutions de paiement simples et efficaces. Cependant, la Stellar Development Foundation conserve un poids significatif dans la répartition des tokens, alimentant les débats sur le degré de centralisation réel de l’écosystème.

Crypto Émetteur Objectif principal Distribution
XRP Ripple Labs Paiements rapides Centralisée
DOT Web3 Foundation Interopérabilité Décentralisée
XLM Stellar Development Foundation Accès aux paiements Mixte

La centralisation marquée de XRP, l’ouverture de DOT, la position hybride de XLM : chaque crypto répond à une problématique différente. Au-delà du marketing, ces choix structurent la confiance des utilisateurs et dessinent les contours de la finance numérique d’aujourd’hui.

Qui détient réellement ces actifs et comment évolue la répartition des propriétaires ?

Si on s’attarde sur la carte des propriétaires de XRP, une chose saute aux yeux : l’essentiel du gâteau se partage entre une poignée de grands porteurs, tandis que la masse des petits investisseurs se contente de miettes. Ce n’est pas une coïncidence, mais le résultat d’une architecture pensée dès le départ par Ripple Labs. Sur les 100 milliards de tokens générés, près de 45 milliards n’ont jamais quitté les coffres de l’entreprise. Les fondateurs historiques, Chris Larsen, Jed McCaleb, Arthur Brito, s’étaient d’ailleurs réservés 20 milliards de XRP dès le lancement. Jed McCaleb a fini par vendre ses 9 milliards de tokens en huit ans, puis s’est retiré. Chris Larsen, lui, conserve aujourd’hui encore plus de 5 milliards de XRP.

Les grands détenteurs, souvent désignés sous le terme de whales, façonnent la dynamique du marché. Dix adresses seulement s’accaparent 20,2 % de l’offre disponible. Les cinquante premiers portefeuilles frôlent les 60,6 %. Cette concentration tranche avec la situation sur Bitcoin ou Cardano, où la dispersion des avoirs favorise une forme d’équilibre plus démocratique.

Mais un autre acteur a récemment changé la donne : les bourses centralisées telles que Binance, Upbit ou Bitbank. Ces plateformes accumulent d’énormes quantités de XRP pour leurs utilisateurs et deviennent, de fait, des intermédiaires-clefs. Impossible de savoir exactement qui détient quoi derrière chaque adresse : un portefeuille peut masquer les avoirs de milliers de clients. En 2024, plus de 5 millions de portefeuilles XRP sont actifs, mais le nombre de détenteurs réels est inférieur : l’usage de plusieurs adresses par un seul investisseur et le stockage sur plateformes brouillent les cartes. La progression annuelle des adresses, en moyenne 438 180 supplémentaires sur onze ans, montre que l’intérêt ne faiblit pas. Pourtant, l’équilibre général reste dominé par les poids lourds historiques.

Groupe diversifié au café tenant des téléphones avec logo XRP en journée

Opportunités, risques et perspectives : ce que disent les experts sur l’avenir de ces cryptos

Le marché des cryptomonnaies ne se laisse jamais apprivoiser bien longtemps. Pour le XRP et ses détenteurs, les débats sont vifs. La part élevée détenue par Ripple Labs et quelques whales fait l’objet de discussions : pour certains, c’est un atout, car elle autorise des interventions rapides pour soutenir la liquidité ou le cours en temps de crise. D’autres y voient une faille, car quelques décisions individuelles peuvent provoquer des secousses majeures sur le marché si un gros porteur décide de vendre d’un bloc.

Les spécialistes évoquent aussi des opportunités qui attirent l’attention des investisseurs :

  • Possibilité de participer à des airdrops, comme lors de l’opération SOLO de Sologenic en 2022 (100 millions de tokens attribués aux détenteurs de XRP)
  • Accès à des innovations portées par le XRP Ledger, qui séduisent autant les particuliers que les institutionnels en quête de rendement alternatif

Mais le défi réglementaire reste entier. La bataille judiciaire entre Ripple Labs et la SEC pèse sur l’horizon. À chaque annonce, les investisseurs retiennent leur souffle : la question du statut juridique du XRP, valeur mobilière ou non ?, conditionne la liquidité et la visibilité du jeton. Ceux qui misent sur cette crypto doivent accepter une part d’incertitude et savoir réagir aux volte-face des autorités, car la volatilité fait partie du jeu.

Rien n’est figé sur le marché crypto. Les modèles traditionnels d’analyse peinent à suivre la cadence. Innover, s’adapter vite, absorber les chocs réglementaires : telles sont les règles du jeu pour espérer tirer son épingle du jeu. Face à la concentration, à la diversité des usages et à la pression des régulateurs, les détenteurs de XRP avancent sur un fil, entre convictions technologiques et paris financiers. La suite ? Elle s’écrira au rythme des prochains rebondissements, sur un terrain où rien n’est jamais acquis.